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PLAFOND DE CRISTAL

Lieu de mémoire exploré : Val d'or / Mines

Québec, Canada

2021

PLAFOND DE CRISTAL

Lieu de mémoire exploré : Val d'or / Mines

Québec, Canada

2021

À l’occasion d’une commande d’œuvre du Centre d’Exposition de Val d’Or, j’ai rencontré plusieurs Valdoriens et arpenté le territoire afin d’investiguer ma région d’origine, ses lieux de mémoire et éléments distinctifs. Mes déplacements ont été le plus souvent détournés par d’immenses trous tandis que mes rencontres étaient parsemées de vibrations insoupçonnées de vaisselles cliquetantes, de céramiques fracassantes et de sols vibrants. En effet, à Val d’or et ses environs, il est habituel que la terre, les maisons et tous les éléments tremblent au son des blast de mines. Ce passage de l’Homme sur le territoire abitibien – et d’autres territoires – est des plus marqués et pour le moins déboussolant. Je me suis penchée sur le sujet, d’abord au niveau sonore, et ensuite du point de vue visuel. Avec un microphone sismique, sous terre (dans une mine) et en surface (juste au-dessus), j’ai enregistré les secousses, les blasts, les vides bourdonnants, les basses et hautes fréquences qui y courent. J’ai ensuite créé un dispositif d’écoute à la lumière des expériences vécues des Valdoriens.

 

Par la création de l’installation sonore Plafond de cristal, j’ai tenté d’offrir une image poétique de ces secousses quotidiennes, de ces explosions qui détournent, restructurent et déconstruisent nos territoires. Trois tréteaux de bois sont disposés à quelques mètres d’un mur sur lesquels des plaques de métal sont soigneusement déposées. Deux de ces plaques ont un orifice juste assez grand pour y poser le pavillon d’un euphonium scié. Lorsque l’on vient d’une région minière, la forme de ces instruments taillés rappelle des galeries de mine. Dans ces euphoniums, un haut-parleur est dissimulé afin que le regardeur y voie qu’un trou noir et y entende une trame sonore amplifiée physiquement par les pavillons des euphoniums. Sur le tréteau du centre, sur une plaque de métal non perforée, est déposée de la vaisselle de verre qui vibre délicatement aux sons des bruits miniers ; un subwoffer et des transducteurs y sont collés, dissimulés sous la plaque. Ce léger mouvement de vaisselles audible est mis en évidence par une lumière directionnelle qui émet une ombre portée mouvantes au mur. Plongée dans une quasi-obscurité, cette ombre portée et le son englobant la pièce immerge le spectateur dans un univers poétique qui questionne nos infinies explorations sous terre.

Installation : structure de bois, lumières et reflets, vaisselles, sons de mines émis par des haut-parleurs insérés dans les euphoniums et des transducteurs sur plaques de métal

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