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CAMINO DE LA MEMORIA

San Ramòn de l'Alajuela, Costa Rica


Lieux de mémoire explorés : La prison de l'île San Lucas et l'ancienne prison de San José

 

Diffusée à la Galerie Nationale du Costa Rica

Résidence de création au centre Odyseys, à San Ramon, Alajuela, Costa Rica

 

Avec tout ce chaos du printemps érable, je me sens vraiment loin ! C'est en ce moment que je réalise qu'il est impossible de faire abstraction de ma propre identité. J'avais déjà conscience d'être ce que je suis, soit québécoise, mais en ce moment, rien n'est plus clair. Depuis le début de mes « caminos », je tente de m'imprégner des lieux où je suis en résidence pour la réalisation de mes oeuvres. Je tente d'être la plus authentique possible au lieu de « diffusion/de mémoire ». Je réalise ici, avec les bouleversements au Québec (grève contre la hausse des frais de scolarité, contre le plan nord), que je ne peux pas créer en dehors de ma propre identité. Mes valeurs, mes coutumes, ma manière de penser viennent de chez nous, du Québec. Ici, la vie est belle et paisible, les gens jouent au ballon, marchent tranquillement dans les rues, se méfient des autres à cause de la pauvreté et des vols, mais sinon, tout est détendu. Pendant ce temps, les gens sont dans les rues pour gueuler le respect de leurs valeurs. J'avoue être fière de mon peuple et avoir honte de mon gouvernement. J'irai cet après-midi marcher dans les rues au même moment qu'il y aura la grande manifestation du jour de la terre.

 

Aussi, mercredi prochain, j'irai faire une intervention à l’île San Lucas, non pas directement liée à la grève étudiante, mais quelques liens pourront être faits. Cette situation me hante, j'en rêve, j'en cauchemarde. Je suis d’accord que mon travail artistique a un penchant quelque peu politique, mais plus que jamais, mes envies de crier mes valeurs aux gouvernements québécois et canadien sont ahurissantes. J’ai l’impression que je ne suis pas la seule, serait-ce un début de NOUS ? Marchons ! Où que nous soyons, marchons… ensemble, de préférence.

 

RÉSIDENCE DE CRÉATION AU CENTRE ODYSEYS, À SAN RAMÓN, ALAJUELA, COSTA RICA


Entendu que je suis en résidence au Costa Rica pour la création d’une œuvre d’art identitaire.

Entendu que mon travail est inévitablement politique puisqu’il est présenté dans l’espace public.

Entendu que lorsque je demande aux Costaricains « quel est le lieu de mémoire le plus important pour votre identité et pourquoi? ", ils me donnent trois réponses, soit la forêt, le Musée national (ancienne base militaire) et la province de Guanacaste.

Entendu que lorsque je demande aux Costaricains d’approfondir sur le pourquoi ils me nomment ces lieux, ils restent presque tous muets.

Entendu que la réponse la plus commune est la forêt et que lorsque je demande de me donner le nom précis d’une forêt, ils me nomment presque tous la isla de los hobres solos soit l’île des hommes seuls (île San Lucas).

Entendu que cette forêt/île a une histoire, une mémoire très particulière.

Je propose pour la réalisation de la première œuvre de la série « Camino de la memoria » qui sera effectuée au Costa Rica de porter un regard particulier à ce lieu qui est l’île San Lucas, appelé aussi la isla de los hombres solos ou la prison de San Lucas.

Afin de bien connaître ce lieu, le 14 avril 2012, je suis allée en tournée de prospection. J’ai tenté de connaître davantage l’histoire de ce lieu, sa mémoire. J’y ai trouvé une ancienne prison qui avait des allures de Guantanamo, du moins, de ce que j’imagine de Guantanamo. Des cellules grandes comme des gymnases remplis de graffitis pornographiques ou religieux troublants et où 50 hommes vivaient jours et nuits, empilés les uns par-dessus les autres. J’ai vu des zones noires, des dispensaires crasseux, des cuisines écailleuses bourrées de chauves-souris. Ce lieu donne la chair de poule. Selon les dires du guide qui m’accompagnait, pendant plus de 100 ans, aucun droit de l’homme n’était respecté en ce lieu, il n’y avait que du monstrueux. C’est terminé depuis seulement une vingtaine d’années.

Le mercredi 25 avril 2012, je prendrais mon courage à 2 mains et retournerai dans cette prison pour y faire une intervention. Nous serons 3 sur cette île, le gardien, le directeur du centre Odyseys qui m’accueille en résidence et moi.

 

Les images plus haut sont les résultats de l'intervention effectuée à la Isla San Lucas et la la Galeria Nacional del Museo de los Ninos.

 

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